Les Etude du rocher roulant de Taurus Littrow - Etude des rochers roulants de Vitelomars 2000

DES ROCHERS ROULANTS

Les rochers roulants sont une étrangeté de la surface lunaire. On observe ici et là la présence de rochers ayant manifestement laissé une trace de roulement derrière eux.
George Leonard a émis l'hypothèse que c'étaient des mobiles artificiels. Mais une analyse attentive de ceux ci ainsi que l'étude sur place d'un de ces rochers par l'équipage d'Apollo 17 confirmeraient leur origine naturelle, même si des interrogations subsistent.

En effet certaines traces ne sont pas associées à un rocher, d'autre part on ne constate pas de trace d'impact initial, alors qu'une des explications possibles voudrait que ce soit des rochers projetés.

La NASA s'est intéressé très tôt aux rochers qui laissaient derrière eux des traces de roulement.
Dès la mission Lunar orbiter 2, un rapport a été réalisé sur un rocher roulant dans le cratère Sabine D. Ce rapport a conclu que la lumière renvoyée par ce rocher était inhabituelle et laissait à penser que sa surface était "lustrée".

Lors des vols Apollo, des études ont été faites sur ce type de rochers roulants. 300 traces de rochers mouvants ont été répertoriées dans la région de Taurus Littrow par Apollo 17.

LE RAPPORT SCIENTIFIQUE D'APOLLO 17
Apollo 17 a aluni non loin d'un versant où se trouvaient des rochers roulants.
Sur 34 traces visualisées de loin par les astronautes d'Apollo 17, huit traces seulement étaient liées à un rocher.
Leur longueur allait de 1 à 2,5 km avec une moyenne d'environ 750 m.

Le problème des rochers roulants est évoqué dans le rapport scientifique d'Apollo 17:
"le mécanisme qui met en mouvement ces rochers n'est pas connu:
Plusieurs causes sont possibles:
- Une érosion en aval du rocher le rendant instable (1).
- une expansion thermique cyclique et contractive (2),
- des blocs lancés par un impact de cratère (3),
- des évènements sismiques servant de déclancheur (4),
- des mouvements de sol déclenchés par des impacts de météorites (5)".

"Plusieurs de ces traces apparaissent comme une chaine de petits cratères ou de traces de dérapages qui suggèrent soit un rebond du rocher ou un mouvement de culbute d'un rocher non sphérique"


#topUN PEU DE SIMULATION (HYPOTHESE 3)
Une simulation faite avec un caillou grossièrement sphérique lancé sur une surface de sable (plage) montre une forme très particulière de la trace: un cratère d'impact avec des projections vers l'avant , des traces de rebonds séparées , puis une trace de roulement continue qui peut bifurquer, en fonction de la déclivité du sol.



Reconstitution

 

L'inclinaison transversale de la surface peut orienter la trace surtout à la fin de la trajectoire où la force d'inertie diminue au profit d'autres forces (pente, irrégularités du rocher).

#topETUDE CRITIQUE

Pour George Leonard, ces rochers seraient en fait des mobiles artificiels.

Ses principaux arguments sont les suivants :
- Ces rochers remontent les pentes,
- ils sont de forme non sphérique,
- leur éclat est inhabituel,
- la trace laissée par leur roulement n'est pas régulière.

Au vu d'une analyse poussée, il apparait que se sont malgré tout des rochers, même si dans certains cas, il reste des phénomènes troublants. George Leonard ne prend pas en compte le fait que ces rochers lancés par un impact météoritique peuvent être animés d'un mouvement de rotation sur eux mêmes. Ce qui génére avec les phénomènes gyroscopiques une trace non rectiligne et d'aspect tourmenté.

La principale preuve de leur origine naturelle, provient d'une étude sur site d'un de ces rochers, réalisée par les astronaute d'Apollo 17, lors d'une sortie extra véhiculaire. Ce rocher ayant laissé derrière lui une trace des plus étranges était arrété sur les pentes du massif nord, situé dans les montagnes de Taurus Littrow. Ce rocher fragmenté, relativement plat et ayant la forme d'un L, avait pu rouler et laisser une telle trace.

Les faits qui militent pour une explication naturelle peuvent se résumer ainsi :

- Les rochers une fois lancés par un impact météoritique suivant une trajectoire rasante peuvent remonter une pente, grace à l'énergie cinétique enmmagasinée par rotation du mobile ou la vitesse linéaire du mobile. Les effets gyroscopiques interviennent aussi en modifiant les trajectoires. La trace peut consister en une suite de traces de rebonds comme la simulation le présente.

- Une photo prise par Lunar Orbiter 5 montre cinq ou six rochers roulants ayant des trajectoires divergentes, comme le ferait un groupe de rocher projetés par un impact de météorite. En outre certains ont incurvé leur trajectoire pour s'immobiliser au fond d'un cratère.

- Sur certaines traces, on constate une répétition de dessins à intervalle régulier qui suggère une rotation du rocher sur lui-même.

- L'éclat inhabituel des rochers peut s'expliquer par le fait que ceuxi-ci possèdent des facettes, alors que sol environnant est constitué de poussière. Le réglage de l'ouverture de la caméra réglé sur le sol lunaire terne et poussièreux, provoque la surexposition des rochers, qui apparaissent ainsi plus brillants que le sol lunaire.

#topCONCLUSION
L'examen du rocher roulant d'Apollo 17 démontre que ce rocher, générateur d'une trace étrange malgré sa forme est bien d'origine naturelle.

Mais des interrogation demeurent sur l'existence de traces sans rochers et sur le fait que les traces étudiées ne présentent pas de cratère d'impact initial.