Page mise à jour le 9 avril 2006

LES PETITS CRATERES LUNAIRES ANORMAUX (PCLA)

Un certain nombre de petits cratères lunaires (PCLA) ont une forme incompatible avec la théorie de formation impactique des cratères, théorie admise par tous les astronomes et planétologues.
Ils ne sont pas issus non plus de phénomènes volcaniques.
Regroupés dans certaines régions de la Lune, ils offrent des formes variées mais semblent obéir à des schémas propres à chaque région.
Leur existence a été signalée par certains spécialistes de la lune, tels que Paul D. Spudis.
Ils pourraient être donc artificiels et résulter de travaux d'extraction de matériaux.

Les petits cratères lunaires anormaux (PCLA) situés sur les mers sont récents et leur création est largement postérieure à la coulée de lave qui a formé la surface des mers : en effet leur forme est nette à la différence des cratères anciens qui disparaissent peu à peu, érodés par l'érosion météoritique.


Ce pourrait être dans certains cas des cratères météoritiques modifiés postérieurement à leur création (cratères de type 3).

- Leur première originalité concerne leur taille : alors que les cratères simples normaux (en forme de bol sans pic central) ont de 1 m à 25 km de diamètre, les diamètres constatés pour ces cratères anormaux sont au maximum de 200 m (pour un diamètre minimal de de 50 m).

- Ce type de cratère ne concerne que des cratères récents : on ne voit pas de forme ancienne érodée de ces cratères.

- Ces cratères anormaux sont concentrès à certains endroits (cratère Flamsteed P, région du cratère Kunowski). Sur certains clichés de lunar Orbiter on peut en compter une dizaine sur un espace de 67 km2 (16,3 km X 4,1 km), principalement du type 3.

- Ces cratères semblent regroupés par type et par zone. Ainsi les cratères de type 1 n'ont été détectés sur les photos que dans le cratère Flamsteed P (zone ou l'épaissseur de la couche de régolithe est faible - 1,5 à 2 m).

- On rencontre dans les cratères de type 1 et 2, des gradins et des tumulus de déblais. Ces tumulus ou talus rectilignes, à deux segments ou courbes peuvent être situés à l'intérieur de l'excavation ou à l'extérieur.

- Pour les cratères de type 1 (région de Flamsteed P) le monticule de déblais est toujours situé à l'ouest de l'excavation !!!

- Les cratères de type 1 et 2 ne présentent en général pas la forme de cratères impactiques (forme circulaire, bords relevés) à la différence des cratères de type 3. Pour ces derniers, l'anormalité réside dans la présence de déblais épars à l'intérieur de ceux-ci.

On peut classer ces cratères en trois groupes disctincts suivant leur forme.

Type 1

Excavations avec terrasses
situées dans le cratère Flamsteed P

Type 2

Excavations
avec "échappement"
et "gradin"

Type 3
Excavations présentant des tumulus
intérieurs


#topEXAMEN EN TANT QUE TRACES DE GENIE CIVIL
On peut essayer de juger ces cratères anormaux à la lumière de nos propres techniques de génie civil, sur Terre.

1) Quel peut être l'intérêt d'utiliser un cratère récent sur la lune ?

Réponse : un cratère récent constitue un puit de mine naturel et gratuit. En effet si l'on considère que la régolithe est un matérieux sans intérêt, l'impact du météorite en pulvérisant celle ci donne accès au basalte situé en dessous de celle- ci.

2) Quel intérêt de créer un talus dans un cratère ?
Réponse : toute la surface du cratère étant une zone d'extraction recouverte de débris fracturés, il est logique de repousser et d'entasser ces débris sur un bord du cratère.

Par exemple, sur terre un talus intérmédiaire est crée temporairement lors du creusement d'excavations importantes (cas des parkings souterrains d'immeuble - 7 à 10 m de profondeur) : la pelleteuse du fait de la longueur limitée de son bras amasse à mi-pente les déblais pour mieux creuser.

3) Quel intérêt de créer un talus de déblais à proximité d'un cratère ?
Réponse : si l'on dispose du moyen d'envoyer plus loin les déblais (par exemple via une projection par jet) celte méthode dégage toute la surface du cratère pour la suite des travaux.


4) Quelles sont les raisons des différences de formes entres les cratères de type 1 et les cratères de type 2 ou 3?

Réponse : Les cratères (ou plutôt les excavations) de type 1 sont situés dans une région où l'épaisseur de régolithe (1 m à 1,5 m) permet d'acccéder à la lave en creusant directement sans utiliser le puit de mine crée par un impact. Ceci explique la forme géométrique très différente d'une forme impactique.

#topUNE ANORMALITE CONFIRMEE
Un f
ois que j'eus détecté ces cratères anormaux en analysant les clichés pris par la NASA, je me suis rendu compte de la justesse du raisonnement, en découvrant ultérieurement que le spécialiste de la Lune, Paul Spudis (un des initiateurs de la sonde lunaire Clementine) parlait lui aussi de cratères anormaux dans son livre "The once et future Moon", même s'il cherchait une explication classique.
Il en dit ceci :

 

" A travers la Lune, que ce soit dans les hautes terres ou sur les mers, nous trouvons d'étranges structures qui ne correspondent pas à nos notions de compréhension des processus lunaires.
Des trous bizarrement dessinés, des dépressions et des fossettes irrégulières ne ressemblent à aucune forme connue crée par le volcanisme ou les impacts, les deux processus de surface majeurs.
Parfois ces étranges formes sont associées à des dépôts brillants ou noirs.....

........... dans quelques cas, les formes inhabituelles indiquent le mélange de plus d'un processus, tel qu'une formation impactique modifiée par une éruption volcanique ou une déformation structurale.
Des formes variées d'escarpements et de fissures apparaissent partout sur la lune.
Très interessants sont les nombreux petits escarpements (d'une dimension inférieure à 1 km) qui apparaissent répartis au hasard a travers les hautes terres. Du fait que ces escarpements paraissent recouvrir des très récents cratères d'impact, on a estimé que c'était des rides formées durant une récente déformation de la croûte lunaire."


Bref, c'est comme si sur Terre on voulait expliquer l'existence de quais ou débarcadères sur un rivage par les lois de la biologie marine.

 

LA FORME DES GRANDS CRATERES EST ELLE ANORMALE ?
La forme des grands cratères (diamètre supérieur à 25 km) est variée et plus complexe.
- On note la présence soit d'un pic central soit d'un fond de cratère en relief.

Ceci correspond à une remontée de la croûte lunaire par élasticité en réaction immédiate à la compression de l'explosion.
Cette réaction sculpte ces formes que l'on ne rencontre pas dans les cratères simples et qui ne sont pas signe d'une anormalité.

#top


 

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