Mise à jour le 19 mars 2006 - Version 4.1

LES CARRIERES DU CRATERE FLAMSTEED P

Un des phénomènes les plus intriguants de la Lune consiste en une série de cratères polygonaux, concentrés dans le cratère Flamsteed P. Ces petits cratères sont délimités par des découpes rectilignes pratiquées dans le matériau inhomogène qu'est la régolithe.
En outre, ces cratères ou plutôt ces excavations anormales sont bordés de monticules de déblais de forme variée : ce qui correspond tout à fait à une exploitation de carrières.
Celles-ci auraient été creusées directement dans le sol lunaire, à différence des cratères de la région de Kunovski, cratères naturels modifiés ultérieurement.

Dans le cratère Flamsteed P, à mille mètres du lieu d'atterrissage de Surveyor I (2 juin 1966) , se trouve une série de cratères de petite taille (50 à 160 mètres) munis de gradins, dont les formes sont inexplicables par la théorie de formation impactique des cratères.

<-- Cliquez sur l'image pour voir une étude sur trois de ces cratères

 

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Leur ressemblance concernent :
- un diamêtre compris entre 50 m et 160 m et un dessin net de leurs bords (ce sont des cratères récents à l'échelle de la Lune)
- des formes polygonales ( trois d'entres eux ont une sorte de talus de déblais à 120 degrés - trait bleu).
- des formations en terrasses correspondant à l'enlèvement de la couche de régolithe (ovale rouge).
- une excavation intérieure aux bord polygonaux (deux cas)
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- une orientation est-ouest (le monticule est situé à l'est de l'excavation ).

Dans certains cas on constate des trainées ainsi que des fouilles de forme géométrique.

Ces cratères représentent environ 1 pour cent du nombre des cratères de la zone étudiée.



Le cratère Flamsteed P (110 km de diamètre ) est un cratère submergé par une coulée de basalte, elle même recouverte par une couche de régolithe, couche faite de débris concassés par le bombardement météoritique incessant.


Cette région est particulière par la faible épaisseur de la couche de régolithe(de 1 à 1,5 m) et le faible nombre de cratères. Cette particularité est due à l'age récent de la coulée de basalte ayant rempli le cratère Flamsteed P.

Les rectangles rouges indiquent les photos prises en 1966 par Lunar orbiter III lors de trois orbites successives.

Ces cratères ont des similitudes de forme et de taille:

#topCOMMENT EXPLIQUER CES CRATERES
Ces cratères sont récents par rapport à la coulée de la lave initiale (1 milliard d'année) comme le montre leur forme nette par comparaison aux cratères érodés des alentours.

Vu leur forme, ce ne peut pas être des cratères creusés par l'impact d'un météorite. En effet même si les cratères d'impact ne sont pas toujours strictement circulaires (voir le Meteor Crater aux USA), ceux-ci ont grossièrement la forme d'un bol.

 

Les arguments des sceptiques
Réponses
Cette formation pourrait être causée par l'effondrement d'une cavité souterraine (tube de lave) consécutif au choc d'un météorite.

- Le choc météorique aurait creusé un cratère classique.
- Les tubes de lave (tunnels de lave) se trouvent sur des pentes abrupts. On a n'en pas trouvé la trace sur la lune.
- Ceci n'explique pas les monticules de déblais.

Il existe sur terre des formations rectilignes comme la chaussée des géants en Irlande - Ces formation supposent des facteurs d'érosion (eau) et une structure cristalline (ce qui n'est pas le cas de la régolithe, matériau inhomogène).

Ce ne sont pas non plus des cratères de volcan, ni des tubes de laves .
Or la seule manière naturelle d'enlever de la matière sur la lune est de la vaporiser celle ci par le choc d'un météorite.

- Comment à partir d'une surface plane (la surface de la coulée de lave initiale) un creux irrégulier muni d'un gradin a pu se creuser, d'autant plus qu'existe en face de ce gradin un monticule qui semble être constitué de déblais.
- Comment expliquer que la hauteur du premier gradin est égale à la hauteur de la couche de régolithe qui ici est d'environ 1 à 1,5 mètre.

Pour la région étudiée, cette caractéristique ne concerne que des cratères d'un diamètre compris entre 50 m et 160 m.
Comment expliquer que l'on ne trouve pas cette particularité pour des cratères plus larges (par exemple pour des cratères de diamètre compris entre de 30 m et 1 km ou plus).
Si l'on retient une explication naturelle, quel serait le facteur naturel qui limite le phénomène à cette taille de cratère ?
Dans le cas d'un chantier de génie civil, cela pourrait correspondre à un optimum d'exploitation.

Etude réalisée sur les cratères anormaux trouvés dans la région du cratères Flamsteed P.

 

Le diamètre moyen est de 93 m.

Voici les cratères les plus représentatifs de cette région

Ce cratère est particulier par la netteté et la planéité apparente de la découpe du talus situé à droite.

Cette photo est issue du 2ème fond documentaire de la NASA . La découpe de ce cratère est très proche des autres cratères de Flamsteed P.


LO 3 164 H3


Pour voir une étude sur ce cratère
cliquez ici

La encore, on note un monticule de déjection et la présence au fond du cratère d'une sorte de sphère.

La forme du monticule est très curieuse: en forme de boucle, elle permet de voir le croisement de deux de ses parties (croisement déja constaté sur un autre monticule).

On note l'absence de crête circulaire d'éjectats à droite.

Ce cratère (A) est très particulier par sa forme losangique et la découpe prismatique du fond du cratère.

On note les monticules situés à gauche du cratère et absents à droite.


On peut noter des sortes de rides concentriques situées en face du gradin.

On constate l'absence de bord de cratère en haut de l'image, ce qui laisserait à penser que cette excavation n'est pas d'origine météoritique.



#topD'AUTRES EXCAVATIONS ETRANGES
Non loin du cratère en forme de losange, on trouve deux autres cratères étranges, par leur forme inhabituelle (limite de l'ombre faite de lignes brisées).

#topUN DEBUT D'EXPLICATION

On trouve une certaine concentration de cratères avec terrasses dans le cratère Flamsteed P, région qui a la particularité d'être recouverte d'une faible couche de régolithe.

A quoi correspondent les terrasses observées pour les "cratères" de Flamsteed P?

L'excavation est t-il une excavation artificielle ou alors un cratère naturel aménagé?

Si l'on admet que le matériau recherché est le basalte (riche en fer et en titane) et que la régolithe est un matériau sans intérêt empèchant d'accéder au basalte, on peut penser que les cratères météoriques récents servent de puits de mine naturels pour accéder au matériau utile.

Cette condition implique un cratère très récent qui aurait ouvert une sorte de puit de mine dans la couche existante de régolithe. Ceci permet de creuser latéralement dans la lave, une fois franchi les morceaux de laves fracturés par le choc météoritique.

Cette explication s'applique tout à fait aux cratères anormaux de la région de Kunovski.

Le fait qu'un cratère récent permet d'accéder à la lave a été vérifié par Apollo 15.

Mais, il se pourrait dans le cas des "cratères" de Flamsteed P, que ce soit des carrières creusées directement dans le sol lunaire sans utiliser un cratère récent, vu la faible épaisseur de la couche de régolithe. Ceci expliquerait leur forme différente d'autres excavations anormales.

La terrasse correspondrait à l'enlèvement de la couche de régolithe (la différence de niveau avec le sol lunaire est légérement supérieure à l'épaisseur de cette couche ).
Les matériaux seraient projetés de l'autre coté du cratère (comme le montre l'existence de monticules).

Les sceptiques pourraient dire que cette forme étrange est due au hasard. Ce raisonnement est valable sur la Terre ou il existe de nombreuses formes d'évolution du paysage (pluie, vent, glissement de terrains, action de l'homme).
Or, sur la Lune à cette échelle de temps, il y a qu'une seule forme de modification du paysage : l'action
des météorites.

Exemple d'une excavation triangulaire dans la région de Flamsteed P munie de deux monticules de déblais.

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